Un médiateur au secours du crédit des entreprises

Le médiateur national au crédit des entreprises était présent mercredi à Tours pour mieux faire connaître son rôle auprès des entreprises.

Depuis janvier 2015, Fabrice Pesin est le médiateur national au crédit, une fonction tournée uniquement vers les entreprises. Rencontre.

Médiateur au crédit, à quoi ça sert ?
Fabrice Pesin : « Nous intervenons à la demande des entreprises qui ont du mal à obtenir du crédit auprès des banques pour les aider à l’obtenir. »

Médiateur national, n’est ce pas un peu loin du terrain ?
F.P. : « Dans chaque département, il y a un médiateur, pour qu’il soit au plus près de la réalité économique locale. C’est un service de proximité, gratuit et confidentiel qui plus est… »

Depuis quand existez-vous ?
F.P. : « Nous avons été créés en 2008, en pleine crise financière. Aujourd’hui, nous intervenons pour des cas différents : pour des entreprises qui ont du mal à obtenir des crédits pour des choses immatérielles : numérisation, formation. Si pour un achat immobilier ou pour des machines, les banques prêtent parce qu’elles ont des garanties, là il n’y en a pas… »

Quels types d’entreprises font appel à vous et dans quels secteurs ?
F.P. : « Des TPE, principalement, où le chef d’entreprise fait tout et parfois n’a pas eu le temps de voir les difficultés arriver. Les difficultés, c’est un problème de fonds propres, un chantier qui tourne mal, une facture pas payée, etc. Ce type des problèmes touche principalement le BTP, le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration. »

Êtes-vous efficace ?
F.P. : « Dans les deux-tiers des dossiers instruits, nous arrivons à ce que l’entreprise obtienne un crédit. Dans le tiers restant, c’est souvent la procédure au tribunal de commerce… »

De quelles armes disposez-vous pour convaincre les banques ?
F.P. : « Nous essayons de leur faire comprendre qu’elles ont tout intérêt à ce que l’entreprise survive. Si elle est en liquidation, elles ne seront pas créanciers prioritaires et risquent de perdre la totalité de leur créance. S’il y a crédit et que l’entreprise repart du bon pied, elles peuvent espérer récupérer un peu plus tard la totalité de leur créance. »

Pourquoi, dès lors, y a-t-il des échecs ?
F.P. : « Parce que l’entreprise est sans espoir. Mais souvent parce que le chef d’entreprise a fait appel à nous beaucoup trop tard ! Si j’ai un seul conseil à donner aux chefs d’entreprise, c’est d’anticiper… Même quand ça va mieux et que les commandes arrivent : pour y répondre, il faut souvent dépenser de l’argent (achat des matières premières). Anticipez et n’hésitez pas à venir nous voir : encore une fois, c’est confidentiel et gratuit ! »

www.mediateurducredit.fr

repères

Les entreprises concernées venaient du secteur des services (38%), du commerce (22 %), de l’industrie (14 %), du BTP (23 %), de l’agriculture (3 %). 96 % sont des TPE ou des PME de moins de 50 salariés. 60 % des crédits étaient inférieurs à 50.000 €

en savoir plus

Depuis 2008, la médiation en Indre-et-Loire a permis de débloquer 55 millions d’euros de crédit au profit des entreprises. 542 entreprises ont saisi le médiateur du crédit. 438 dossiers ont été acceptés (70 % des dossiers déposés). 414 dossiers ont été instruits et clos. 243 entreprises ont été confortées par l’obtention d’un crédit (66 %). 4.245 emplois ont été préservés

Le 30 septembre 2016.

Source : lanouvellerepublique.fr