“Cinq grandes entreprises avaient cinq minutes pour convaincre les startups”
La troisième édition du Hacking de l’Hôtel de Ville se déroulait jeudi 16 mars à Paris. Parmi les évènements de la journée, un “reverse pitch”, où c’était aux grandes entreprises de convaincre les startups de collaborer avec elles…
D’ordinaire, ce sont plutôt les startups qui cherchent à séduire les grands groupes… Mais ce jeudi 16 mars, dans le cadre du Hacking de l’Hôtel de Ville de Paris, qui réunissait 1.001 startups et des grandes entreprises, on a pu assister à l’inverse dans la salle du conseil municipal. Cinq grands groupes devaient se présenter en cinq minutes pour convaincre les startups présentes de collaborer avec eux.
Des responsables d’Air France, d’AccorHotels, d’Elior, d’Orange et de la Caisse des dépôts sont donc montés sur scène dans le cadre d’un “reverse pitch” pour séduire les startups. L’objectif de Christina Ribault, responsable Open innovation chez Air France qui s’est prêtée à l’exercice, était très clair : “nous voulons créer de la valeur en travaillant ensemble avec un modèle gagnant-gagnant et agile”.
La compagnie aérienne collabore déjà pas mal avec des jeunes pousses. “On teste des innovations dans des laboratoires et on accompagne le développement des startups dans le tourisme, le transport et la technologie”, explique Christina Ribault.
Les startuppers veulent être convaincus
Après le pitch, les startupers présents dans la salle peuvent poser trois questions. L’un d’entre eux lui demande quels sont les enjeux identifiés par Air France pour les années à venir. “On doit se réinventer, trouver de nouveaux business models, répond Christina Ribault, l’avion connecté arrive et beaucoup de choses sont remises en cause avec les nouvelles technologies”.
Un autre startupper, qui travaille sur des tracteurs d’avions électriques au sol, serait intéressé par une collaboration avec la compagnie, et lui demande si elle souhaite s’engager sur la réduction de son empreinte carbone au sol. Bingo ! La responsable de la compagnie aérienne semble très intéressée.
Un intérêt réciproque
Il faut dire que les grands groupes ont tout à gagner à collaborer avec ces nouveaux acteurs. “Travailler avec des startups nous apporte beaucoup d’agilité, d’idées nouvelles… Seul, on n’est pas assez rapide !”, confesse Christina Ribault pour Air France. “Ils sont experts dans leur domaine et peuvent nous aider à changer d’attitude”.Quelques exemples de collaboration entre la compagnie et des startups ? “On a par exemple travaillé avec Interactive mobility qui permet aux passagers de télécharger des contenus de divertissement sur leur smartphone avant leur vol”, raconte-t-elle. Autre collaboration réussie : Lineliberty, un système “utilisé dans les agences en ville pour la gestion intelligente des files d’attente”.Du côté des startups aussi, on espère retirer de nombreux avantages de cette matinée d’échanges. “On peut voir des grands groupes, des acteurs publics, découvrir d’autres innovations… Bref, faire beaucoup de rencontres !” raconte Céline Pelletier, ingénieure et cheffe de projet chez Verteego, un éditeur de logiciels pour les entreprises et les collectivités.
Certains ont d’ailleurs bien l’intention d’initier des relations commerciales, comme la startup Bureaux À Partager, qui a participé au Reverse Pitch aux côtés des grands groupes pour faire connaître aux startups son offre de coworking à petits prix. “On espère rencontrer d’autres startups, des PME et des grands groupes”, déclare Claire Riondel, directrice marketing et communication de Bureaux À Partager. “Nous travaillions vraiment avec les deux côtés, grands groupes et startups, et on se voit comme un bon relais entre ces deux mondes.”
THIBAUL FRANCESCHET – LesEchos – 14/04/2017